Nelson De Vos / Collectif Krasnyi
Une poignée de jeunes cadres ont répondu présent à l’invitation du Cercle des Citoyens Austères ce vendredi et se sont rassemblés à la place Poelaeart pour une manifestation en faveur de l’austérité. Ces privilégiés, qui craignent les réactions des organisations et syndicats gauchistes face aux conséquences de la crise, souhaitaient de cette façon apporter leur soutient aux mesures drastiques de l’État, et ce, afin d’en finir avec “l’assistanat social”.
Affublés de leurs plus beaux apparats, les manifestants s’élancèrent en rang bien ordonné en direction des hauts-lieux de la consommation et des lobbys économiques: l’Avenue Louise, la rue Belliard et le quartier Schuman. Très remontés, ces jeunes loups faisaient entendre, au moyen d’outils d’amplification sonore de pointe, leurs revendications provocatrices, au grand dam des badauds médusés.
« Merci à toi, petit chinois! » , « tous, tous, tous tout seuls! » , « réprimez les manifestations! » , « Monsanto, mon héros! » ou encore « les OGM dans les assiettes des pauvres! ». Audacieux, certains se sont même permis un « les diamants du congo sont à nous! », alors que le cortège approchait, fébrile, le quartier sensible de Matonge.
Malgré la ferveur des participants, aucun débordement ne fut à signaler, seul l’irruption bruyante de quelques extrémistes “gauchots” vînt entaché le bon déroulement de la marche, ceux-ci furent rapidement immobilisés par le service d’ordre, qui sut garder son calme en dépit des injonctions violentes de la foule.
Le rassemblement, visiblement fructueux, se termina par un baptême libéral devant la commission européenne, au coeur du quartier des affaires.
Bruxelles 2012 © Nelson De Vos / Collectif Krasnyi
Bruxelles 2012 © Nelson De Vos / Collectif Krasnyi
Bruxelles 2012 © Nelson De Vos / Collectif Krasnyi
Bruxelles 2012 © Nelson De Vos / Collectif Krasnyi
Et si tout ceci n’était qu’une vaste supercherie, l’intention des participants d’interpeller de manière impertinente et originale l’opinion publique quant aux dérives du monde libéral et de l’insanité de ceux qui le gouvernent était, elle, bien réelle. Pari réussi?