La gare d’Ebange est bloquée. Centre névralgique du site, c’est par là que circule la production. Occuper le poste de contrôle, c’est empêcher l’autorisation de circulation des convois. Ces wagons contenant le coke qui doit alimenter le site de Dunkerque sont à quais depuis déjà cinq jours. Sans toucher à l’outil de travail, il s’agit de maintenir la pression sur la direction en touchant à son portefeuille. Contre-attaque de celle-ci, Henri-Pierre Orsoni, directeur du site part à la rencontre des ouvriers sur les différents sites. Le jour même, une pétition anonyme circule demandant la levée des blocages.
On lève le blocage mais il faut réfléchir à d’autres actions possibles. Les objectifs : mobiliser les salariés, communiquer auprès des habitants de la vallée, informer sur la stratégie d’Arcelor Mittal et de son PDG, continuer d’interpeller le gouvernement sur une reprise de Florange. Le nom du repreneur n’est alors pas sorti dans la presse. Mais il s’agit bien de M. Serin, industriel et sous-traitant de Mittal. Alors que faire ? Se rassembler devant la préfecture, devant le siège local du Parti Socialiste, déverser du coke sur le rondpoint de l’entrée de la ville… Le jour suivant, les militants se rendent, paquets de tracts sous les bras, au péage de Beaumont. Les barrières sont levées, automobilistes et routiers ne paient pas, mais écoutent les arguments des militants. C’est une action populaire. Le soir même, il faut se rendre à la salle de la Passerelle de Florange. Les assemblées générales des ouvriers de GEPOR (filiale à 100% Arcelor) puis d’Arcelor Mittal réuniront quelques centaines de salariés, habitants, et politiques locaux. Il faut tenir. Ils ne lâcheront rien.
Retours en images sur des instants de lutte.
Marieau Palacio / Collectif Krasnyi
CARNET 1/5 – Florange : Rétrospective d’une lutte emblématique
CARNET 2/5 – Florange : 350 km pour l’Acier.
CARNET 3/5 – Florange : De l’Assemblée Nationale à Bercy, maintenir la pression