Bruxelles / 05-06-2016 /
Plusieurs centaines de personnes ont répondu à l’appel de la coordination des sans-papiers de Belgique à manifester à Bruxelles pour exiger la régularisation de tous les sans-papiers. Dans une ambiance combative, les participants ont dénoncé la politique d’asile et migratoire du gouvernement Michel et ont appelé à construire la solidarité entre tous les travailleurs, avec ou sans papiers, contre les mesures antisociales du gouvernement.
Karim Brikci-Nigassa / Krasnyi Collective
COMMUNIQUE DE PRESSE de la coordination des sans-papiers de Belgique
Le durcissement de la politique européenne en matière d’asile en plein 21ème siècle, siècle de la mondialisation, a conduit l’Europe a vendre les migrants à la Turquie, montant de la transaction des Milliards d’euros.
Les sans-papiers qui vivent avec vous ici en Belgique, sont des gens qui ont le droit de circuler librement et de choisir leur résidence à l’intérieur d’un Etat comme le stipule l’article 13 des Droits de l’Homme. Ce sont aussi pour la plupart des gens qui ont fuient avant tout les violences, les dangers, les difficultés de survie ou les privations de liberté, et cela voilà déjà cinq ans ou dix ans pour certains. Par manque de titre de séjour, les sans-papiers se trouvent dans des situations scandaleusement précaires dans plusieurs endroits de la Belgique.
Même les enfants des sans-papiers ne sont pas protégés. Alors qu’avec un peu d’humanité, les enfants ne devraient pas être considérés comme des sans-papiers puisqu’ils ne choisissent pas où ils habitent.
Depuis le début sa mandature, le gouvernement Charles Michel n’a jamais évoqué en bien la question des sans-papiers. Le personnage en charge de l’accueil et de l’immigration s’est illustré par des discours et propos xénophobes. À la demande d’asile des nouveaux migrants, il a proposé l’indifférence et la dissuasion.
Nous espérons que vous conviendrez avec nous que, les sans-papiers ne disparaîtront pas du territoire belge par la répression ni par l’indifférence des pouvoirs publics. Il faut une toute autre politique en faveur des sans-papiers et des réfugiés, politique qui prenne en compte la situation actuelle et anticipe sur celle des années à venir. Car les demandeurs d’asile aujourd’hui sont les sans-papiers de demain.
Tout ce que nous voulons aujourd’hui, c’est d’accéder à nos droits fondamentaux. Personne ne saura plus nous ôter cette perspective. Raison pour laquelle, nous nous sentons obligés de sortir pour dénoncer et mettre en lumière La Crise Oubliée des Sans-Papiers.
Nous demandons au gouvernement et aux partis de l’opposition d’inscrire en débat dans les très prochains jours la problématique des sans-papiers, et de se prononcer sans ambiguïté sur cette question qui installe des milliers des personnes à la merci de toutes les formes d’exploitation.
Nous appelons toutes les citoyennes et tous les citoyens à soutenir les sans-papiers là où elles et ils se trouvent. La lutte contre la xénophobie et le racisme passe aussi par la solidarité avec les sans-papiers et les demandeurs d’asile.
Nous les sans-papiers unis au sein de La Coordination des Sans Papiers de Belgique, sommes sûrs de nos innombrables atouts, sommes tous actuellement portés par une espérance nouvelle. De ce fait, nous allons continuer à créer des solidarités notamment avec les travailleurs/es de tout bord, les chômeurs, les étudiants et les pensionnés et cela, partout ou besoin sera. Nous continuerons à agir à leurs côtés, car, tous comme eux, nous aussi, apportons une plus-value à ce pays et sommes mangés à la même sauce. Nous allons pousser le gouvernement Charles Michel jusqu’à son dernier retranchement pour qu’il puisse revoir la copie de sa politique migratoire.
Nous demandons à tous les belges épris d’humanité, de nous soutenir pour obtenir la régularisation afin que nous laissons de défendre notre dignité en Belgique. Faites de votre mieux afin que la Belgique ait une politique migratoire plus humaine et solidaire avec les autres peuples. N’oubliez pas que les jeunes Belges migrent aussi aux USA, en Australie, en Suisse, au Canada, en Amérique latine ou en Afrique pour aller travailler. Acceptez donc, que d’autres viennent vivre ici et y travailler.