Le triste quotidien d’une frontière

Ventimiglia, Menton, frontière Italie France,5 aout 2016 /

Après avoir fait un bref passage au centre de la croix-rouge puis été accueillis dans un camps organisé de façon autonome par des personnes venues de tous pays en aide aux réfugiés, le 5 aoûts 2016, 200 migrants essayent de passer de l’Italie vers la France. Arrivés à l’aube, ils se heurtent à un barrage de police italienne à une centaine de mètres de la frontière. Les migrants ont déployé des pancartes et des tissus portant des inscriptions réclamant le droit à la liberté de circuler et appelant à la solidarité.
La police empêche la presse de s’approcher maintenant photographes et journalistes à 50 mètres du rassemblement. Après de longues heures d’attente sous le soleil, vers 17h, les migrants s’échauffent et s’élancent par dessus la murette séparant la terre de la mer. C’est la course vers la France qui s’engage sur les rochers ou à la nage.
Coté français, à Menton, un nuage de gaz lacrymogène se répand dans les rues de la ville, asphyxiant sans distinction riverains, migrants et vacanciers.
Les gaz les contraignent à poursuivre leur route sur les rochers bordant la mer, jusqu’à la plage la plus proche où les attendent policiers et gendarmes stoppant ainsi leur avancée. Ils sont alors sommés de monter dans les bus de la villes réquisitionnés à cet effet puis amenés a la PAF (Police Au Frontière) de Menton où ils seront identifiés et renvoyés en Italie pour ceux qui y étaient déjà fichés. En Italie comme en France la police a tenté de détruire toutes les images et vidéos témoignant des
événements et menacé de poursuites judiciaires quiconque en diffuserait. Les personnes venues en solidarité dites « No Borders » par les autorités, sont renvoyées dans leurs pays respectifs avec interdiction de territoire. Toutes personnes apportant leur aide et soutient aux migrants seront conduite au poste pour un contrôle d’identité.

Ben Art Core/ Krasnyi Collective

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