14N : Greve Geral (Lisbonne)

Portugal

Situation politique

Il y a un an, des mesures “anti-austérité” ont été  prises sous la pression de la “Troïka” (UE/BCE/FMI), qui acceptait de verser 78 milliard d’euros au pays sous condition de revoir drastiquement le déficit publique. Ces accords ont donc été votés en 2011 conjointement par le PSD (centre droit) et le PS (socialiste). Ils ont ensuite volé en éclat lors du vote du budget de 2013 sous prétexte que le PSD ne les respectaient pas. Ce qui laisse pointer une crise politique.

Les mesures qui ont été prises touchent avant tout, comme dans le reste de l’Europe, les classes populaires: Gel des salaires des fonctionnaires, suppression des 13ème et 14ème mois, baisse des retraites, réduction drastiques des aides sociales, augmentation de la TVA sur l’électricité et le gaz, augmentation du prix des transports publics…entre autres. Et tout ceci, dans un pays où le chômage est passé de 7% en 2008, à 15,5% (presque le double chez les jeunes) en 2012 et où le salaire moyen est de 800 euros (450 euros étant le salaire minimum). 


Mobilisation

La manifestation était appelée par le syndicat principal et majoritaire, la CGT-P, affilié à la Confédération Européenne des Syndicats. Cependant, de nombreuses structures syndicales indépendantes se sont jointes à l’appel (éducation, fonctionnaires, cheminots, dockers, spectacle, journalisme…). Ces différents secteurs avaient d’ailleurs été successivement en grève ces dernières semaines.

La manifestation était dynamique et 
animée dans les rues de Lisbonne. On pouvait y entendre de nombreux slogans du type “La troïka ne commande pas ici”, “Dehors, dehors, la faim, la misère et le FMI”, “La rue est à nous, pas la dette”… Ce qui donnait le ton des revendications: contre l’austérité mais surtout pour la défense des services publics (pour rappel l’eau avait été privatisée peu de temps auparavant). Le caractère de la manifestation était aussi international, puisque l’on pouvait y voir des cortèges espagnols, grecs et même allemands. 

Arrivés devant le Parlement, à peine protégé par une trentaine d’agents de police, différentes organisations ont pris la parole. Petit à petit la colère des dockers et des jeunes est montée d’un cran. Dans un premier temps, les forces de l’ordre se sont retrouvées au dépourvu mais continuaient de bloquer l’accès à l’institution. Finalement, la répression fut très violente bien que désorganisée.

Marieau Palacio / Collectif Krasnyi

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