PSA, Goodyear, … Même combat!

La dernière semaine de février, nous avons été soutenir et photographier les ouvriers en lutte de PSA Aulnay (à Paris) et de Goodyear (à Amiens).
A Goodyear, les salariés mènent une lutte depuis 72 mois pour préserver leur emploi. Celle-ci s'est illustrée à travers de nombreuses actions. La dernière que nous avons suivie se passait devant l'usine.
Concernant les travailleurs de PSA, ils sont depuis 7 semaines en grève en opposition à la fermeture planifiée de l'usine pour 2014. La production est arrêtée. Les salariés, pour tenir le coup financièrement, ont lancé un appel au soutien via la caisse de grève. Pour la première fois depuis le début de la grève, une distribution de l'argent récolté à été faite. L'assemblée générale et quotidienne du lundi 4 mars a voté la reconduction de la grève.
APPEL A SOUTENIR LES GREVISTES DE PSA: http://www.soutien-salaries-automobile-93.org/

Ces images sont celles de l'action des ouvriers de Goodyear à Amiens le 26 février. Ils ont brûlé devant l'usine 1173 kg de pneus, symbolisant les 1173 emplois directs menacés par la fermeture.

Le jeudi 28 février, les grévistes de PSA ont pu recevoir une partie de la caisse de grève du nombre de jours de grèves effectués. Tout le monde avait le droit à quelque chose. Celle-ci s'élevait alors (grâce aux dons venus de milliers d'individus solidaires) à 250 000 euros. Ce montant a permis de verser l'équivalent d'un demi salaire à ceux qui ont participé à l'ensemble de la grève, et une contribution proportionnelle pour les autres, s'ils le souhaitaient. En réalité, les travailleurs qui n'ont fait grève que partiellement, bien souvent, ne sont pas aller récupérer leur chèque. La solidarité financière est extrêmement importante dans une telle lutte car elle permet à ceux qui la mènent de ne pas pour autant sombrer dans la précarité. Cette solidarité conditionne donc en partie le bon déroulement et surtout la durée de la lutte.

Sur ces images, prises dans l'usine d'Aulnay à l'arrêt, les hommes avec une chasuble fluo sont appelés par les grévistes "pots de fleurs". Ce sont des cadres envoyés de différents sites par la direction de PSA pour surveiller et faire pression sur les grévistes comme sur les non grévistes qui sont présents également dans l'usine. Sur la dernière photo, on peut voir un gréviste (ils sont habillés en civil, pour être reconnus, et qu'il n'y ait pas de confusion possible entre grévistes et non grévistes) discuter avec un non gréviste. Chaque matin les grévistes présents dans l'usine font le tour des ateliers pour discuter avec les non grévistes, tenter de les convaincre, échanger quelques mots, un don de solidarité,… Les réactions des salariés au travail sont très différentes. Certains sont hostiles, d'autres expriment la gène, voir la honte, d'autres se cachent, d'autres affirment leur soutien malgré tout, parfois en donnant quelque chose pour la caisse de grève ou en débrayant les jours d'actions spécifiques, d'autres s'arrêtent de travailler pour rejoindre le mouvement,…

300 travailleurs de PSA étaient présents lundi 4 mars pour voter, lors de leur assemblée générale, la reconduction de la grève.
Nous continuerons à suivre leur lutte de très près !

Laure Miège / Marieau Palacio / Collectif Krasnyi

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