Medellin, la paix dans le chaos

Medellin – Colombie / 21-11-2019 /

Ce 21 novembre 2019, la grève nationale débutait en Colombie. Ce pays situé au Nord de l’Amérique du Sud, malheureusement célèbre pour ses psychotropes et sa guerre civile cinquantenaire, s’est levé contre son gouvernement. Dans toutes les villes du pays, jusqu’à la petite Leticia, capitale de l’Amazonie colombienne, les gens défilent dans la rue pour soutenir le mouvement de grève et défier le président, Ivan Duque, et son gouvernement.

A travers le pays, ce sont donc des centaines de milliers de manifestants qui se sont rassemblés, suivant l’exemple des Equatoriens et Chiliens, pour exiger un droit à une vie décente.

Cette mobilisation hors norme fait suite à la démission du ministre de la défense. En effet, l’armée a récemment bombardé un « camp guerilleros ». Celui-ci était, en fait, rempli de 18 mineurs d’âge, les survivants ont été poursuivis par les soldats à pied et achevés à l’arme à feu.

A Bogotá comme à Cali, on déplore des blessés et, au moins, 4 morts. Des scènes de pillage ont eu lieu. Des vidéos publiées sur les réseaux sociaux semblent confirmer la rumeur : ceux-ci seraient organisés par la police pour justifier une répression grandissante.

A contrario, Medellin fait figure d’exception. Dans cette ville de près de 4 millions d’habitant, seconde en population du pays, les marches ont été pacifiques ; le mot d’ordre de la mobilisation était effectivement le calme. Certains ont tenté de perturber ces marches et se sont fait expulser manu militari par la garde indigène et les marcheurs, interrompant momentanément leurs danses dans la rue pour assurer l’ordre.

De son côté, la police locale était présente mais s’est contentée de fermer les routes sur le chemin de la marche pour éviter des blessés ou pire.

A l’heure où je vous parle, les nouvelles venant de Cali et de Bogotá parlent d’apaisement. Cependant, dans tout le pays, les mobilisations continuent au quotidien en attendant de réels changements politiques.

Comme le disaient si bien de nombreuses pancartes brandies par des manifestants : « vous nous avez tant pris que même la peur nous a quittés. »

Gauthier Veraghaenne / Krasnyi Collective

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